Bonjour !
Celles et ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours appelé de mes voeux un rapprochement entre nos diverses associations nationales et régionales qui, aujourd'hui, sont si nombreuses et si hétéroclites qu'elles peinent à représenter notre milieu professionnel à l'extérieur (en termes de "lobbying" et de défense). C'est pourquoi je suis très intéressé par la réflexion instaurée au sein de BIDA, qui me semble aller dans le bon sens. Néanmoins, le projet appelle de ma part trois remarques que je soumets à votre réflexion :
1) la diversité de notre monde professionnel et, partant, des professions et fonctions qui en sont les acteurs, est une réalité qui fait la richesse de ce milieu capable de répondre à des besoins variés. Dès lors, il convient d'être très prudent et d'éviter à tout prix que le projet BIDA ne soit synonyme d'uniformisation (au sens du Petit Robert : "uniforme" = "dont toutes les parties sont identiques ou perçues comme telles". Une seule association, avec des commissions éventuelles - si j'ai bien compris le projet en son état actuel - peut-elle vraiment être garante de cette diversité, permet-elle vraiment de travailler sur les nombreux points communs à ces professions et fonctions tout en ne négligeant pas les aspects spécifiques à l'une ou à l'autre ? J'en doute... L'idée d'une fédération qui viendrait "chapeauter" les associations actuelles me paraît dès lors devoir être étudiée elle aussi
2) le projet BIDA ne peut faire abstraction - même si cela serait plus simple... - de la réalité historique de nos associations professionnelles actuelles et, en même temps, de la réalité de notre fédéralisme. Croyez-vous vraiment que les membres d'une association régionale accepteront de se retrouver "noyés" dans une association nationale ou, au mieux, de se retrouver au niveau de l'une de ses commissions ? Pensez-vous qu'une association nationale aura les moyens de tenir compte des besoins et sensibilités régionaux ou locaux ? Si nous voulons que le projet BIDA aille dans le sens souhaitable d'une meilleure représentation nationale des professions documentaires (toujours en termes de "lobbying" et de défense), il est indispensable que cette représentativité soit réelle, à savoir que les membres des associations actuelles adhèrent à la nouvelle structure. Or, j'ai des doutes à ce sujet, je crains que le "gros machin" ne soit une coquille vide...
3) le projet BIDA exclut d'office les institutions et ne parle que des personnes. C'est à mon avis là une grande faiblesse du projet dans son état actuel, car il est impossible dans notre milieu professionnel de faire abstraction des institutions. D'une part parce que l'image d'un milieu professionnel est le fait des organisations et des personnes qui le composent, indissociablement, d'autre part parce que le travail à effectuer nécessitera inévitablement des fonds financiers, qui ne peuvent être seulement apportés par des personnes individuelles.
Sur la base de ces réflexions, ma position est aujourd'hui celle-ci :
la démarche de BIDA est aujourd'hui absolument nécessaire, une telle réflexion aurait dû être initiée depuis longtemps par nos trois associations nationales. Par contre, il convient d'étudier divers scénarios et de ne pas partir sur une voie unique qui pourrait mener à une impasse.
Bien cordialement à toutes et à tous.